Beatmaker, DJ : les femmes qui bousculent les codes de la scène électronique

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Beatmaker, DJ : les femmes qui bousculent les codes de la scène électronique
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Depuis plusieurs décennies, la scène électronique est dominée par des figures masculines qui ont façonné ses codes, ses esthétiques et ses clubs emblématiques.

Mais aujourd’hui, un vent de changement souffle sur les platines et les studios. De plus en plus de femmes s’imposent comme beatmakers visionnaires, DJs charismatiques et productrices audacieuses, redéfinissant les contours de la musique électronique. Elles incarnent un mouvement qui dépasse le simple enjeu de visibilité : c’est une réécriture de l’histoire en temps réel, où le talent, l’innovation et la diversité prennent enfin la place qu’ils méritent.

Loin des clichés, ces artistes créent des ponts entre cultures, osent mélanger les styles et construisent une scène plus inclusive. Qui sont-elles ? Quelles barrières ont-elles franchies ? Et surtout, comment transforment-elles la perception de l’électro dans le monde ?

Plongeons au cœur de cette révolution sonore menée par des femmes qui bousculent les codes.

Une scène historiquement dominée par les hommes

Quand on évoque les grandes figures de la musique électronique, des noms comme Carl Cox, Laurent Garnier, David Guetta ou Jeff Mills surgissent immédiatement. Pendant longtemps, l’industrie a entretenu une vision stéréotypée du DJ : un homme derrière les platines, maître des foules et pilier des festivals. Les femmes, elles, étaient reléguées à des rôles périphériques : vocalistes, danseuses, muses.

Pourtant, dès les débuts de l’électronique, des pionnières ont marqué l’histoire. Delia Derbyshire, membre du BBC Radiophonic Workshop, a façonné dans les années 60 des sonorités inédites qui influenceront des générations entières. Suzanne Ciani, dans les années 70, s’est imposée comme l’une des premières compositrices à explorer les synthétiseurs modulaires. Mais leurs contributions sont restées longtemps invisibilisées.

Ce n’est que depuis les années 2010 que la scène commence à reconnaître pleinement la place des femmes, notamment grâce à l’essor des réseaux sociaux, des collectifs militants et de la médiatisation croissante des festivals inclusifs.

Les figures emblématiques qui inspirent

Aujourd’hui, de nombreuses artistes incarnent ce renouveau. Leurs noms résonnent dans les clubs les plus prestigieux comme dans les festivals internationaux.

  • The Blessed Madonna : activiste et DJ incontournable, elle milite pour une scène électronique plus diverse, tout en livrant des sets où disco, house et techno s’entrelacent.
  • Charlotte de Witte : belge, reine de la techno, elle s’est imposée dans un univers souvent très masculin grâce à des sets puissants et hypnotiques.
  • Amelie Lens : autre figure belge, star mondiale des mainstages, elle prouve qu’une femme peut remplir les plus grandes scènes de Tomorrowland ou Awakenings.
  • Peggy Gou : née à Séoul, installée à Berlin, elle fusionne électro, house et sonorités asiatiques avec une identité visuelle forte. Elle est aussi devenue une icône de mode.
  • Honey Dijon : DJ transgenre, activiste LGBTQIA+, elle incarne une lutte intersectionnelle où la musique se fait vecteur de liberté et d’inclusion.

Ces femmes ne se contentent pas de mixer : elles produisent, remixent, innovent. Elles deviennent des modèles pour une nouvelle génération de beatmakers qui n’ont plus peur de s’affirmer.

Beatmaking : la créativité au féminin

Le beatmaking, longtemps perçu comme une discipline masculine liée à la technique, attire désormais des femmes qui repoussent les limites de la création sonore. Elles s’approprient les logiciels, les machines, et développent des signatures uniques.

  • Certaines, comme TOKiMONSTA, originaire de Los Angeles, ont réussi à bâtir des carrières internationales malgré des obstacles personnels immenses (elle a surmonté une opération cérébrale qui menaçait sa carrière).
  • D’autres explorent des terrains hybrides, mêlant hip-hop, R&B et électro, à l’image de Sevdaliza, qui s’impose autant par ses productions que par son univers visuel.

Le beatmaking féminin ne se définit pas par un style particulier, mais par une pluralité d’approches : expérimentale, club, mainstream ou underground. Cette diversité enrichit toute la scène électronique.

Des collectifs qui changent les règles

Au-delà des figures individuelles, ce sont aussi les collectifs qui font bouger les lignes. Des groupes de femmes et minorités de genre créent des espaces sécurisés pour apprendre, se produire et se soutenir mutuellement.

  • Female: Pressure : réseau international qui recense et met en avant les femmes de l’électronique.
  • Réseau Rinse France, Possession, Barbi(e)turix : en France, ces collectifs offrent une visibilité nouvelle et militent pour plus d’égalité dans les line-ups.
  • Sheroes, Discwoman (NYC) : plateformes qui mettent en lumière des DJs et productrices femmes dans le monde entier.


Ces initiatives ne sont pas anecdotiques : elles transforment durablement les programmations de festivals, forcent les labels à diversifier leurs signatures et incitent les médias à revoir leurs narratifs.

L’impact sur la culture et l’industrie musicale

L’essor des femmes dans l’électro dépasse la simple dimension artistique. Il transforme l’économie et la culture :

  • Programmations plus équilibrées : certains festivals se fixent comme objectif la parité dans leurs line-ups.
  • Visibilité accrue : les médias spécialisés consacrent de plus en plus de couvertures et d’interviews aux femmes DJs.
  • Nouveaux business models : des artistes comme Peggy Gou lancent leurs marques, combinant musique, lifestyle et mode.
  • Changement de perception : les jeunes générations voient désormais comme normal que des femmes soient têtes d’affiche.

Ce mouvement influe aussi sur les pratiques de consommation : les playlists Spotify, les chaînes YouTube ou les lives TikTok mettent en avant une diversité d’artistes, ce qui favorise leur reconnaissance mondiale.

Défis et résistances

Si les progrès sont notables, les obstacles persistent. Beaucoup d’artistes témoignent encore de :

  • Sexisme dans l’industrie : certains programmateurs continuent de réduire les femmes à un rôle « d’exception ».
  • Doutes sur leurs compétences techniques : comme si le talent féminin devait sans cesse être « prouvé ».
  • Inégalités de cachets : les femmes DJs sont encore trop souvent moins rémunérées que leurs homologues masculins.
  • Harcèlement en club : de nombreuses témoignages soulignent la difficulté de se produire dans des environnements parfois hostiles.

Mais loin de freiner le mouvement, ces résistances renforcent la détermination des artistes à occuper la scène.

Une révolution en marche

La montée en puissance des femmes beatmakers et DJs n’est pas une tendance passagère, mais un changement structurel. Chaque festival, chaque label, chaque club qui choisit de donner plus de place aux artistes femmes contribue à transformer en profondeur la scène électronique.

Leur présence inspire des vocations, redessine les esthétiques musicales et envoie un message clair : la musique électronique n’a pas de genre. Elle est universelle, et chaque artiste a le droit d’y écrire son histoire.

Conclusion

Les femmes qui bousculent les codes de la scène électronique ouvrent une nouvelle ère. Elles ne se contentent pas de mixer ou de produire : elles inventent, militent, transmettent. Leur énergie redéfinit le futur de l’électro et inspire une génération entière à croire en la puissance de la diversité.

Que vous soyez passionné de techno, amateur de house ou curieux de nouvelles sonorités, il est temps d’élargir vos playlists et de soutenir ces artistes. Écoutez-les, partagez leurs sets, suivez leurs collectifs, achetez leurs productions. Chaque geste compte pour faire grandir ce mouvement et contribuer à une scène musicale plus juste et plus vibrante.

Alors, la prochaine fois que vous danserez en club ou en festival, rappelez-vous : derrière les platines, ce n’est pas une « femme DJ » ou un « beatmaker féminin » que vous écoutez. C’est un·e artiste, tout simplement. Et elle est en train de changer l’histoire.

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